Projet d'aménagement touristique résidentiel et golfique de Tosse

 

NB Les passages en italique sont extraits du dossier du Dialogue territorial

 

            Le projet d 'aménagement touristique résidentiel et golfique de Tosse  touche à la fois au développement économique à la création d'emploi, à la création de logements et à l'équipement du territoire.  P 3

            Projet touristique, projet résidentiel, projet sportif, c'est un grand tout qui nous est proposé comme un bloc monolithique  et un mécano  indissociable.

            Une première interrogation vient immédiatement : pourquoi est il nécessaire de lier trois préoccupations légitimes quant au devenir de notre littoral ? Celui de la croissance démographique , et de son corollaire la construction du logement, l'offre touristique dont le secteur est en plein bouleversement  et le projet golfique dont on nous dit que la demande est en forte progression.

            Cet amalgame assumé par les porteurs du projet, repose sur l’argument qu'un tel  financement  ne couturerait rien à la collectivité. C'est faire peu de cas que de la modalité de l'emprunt, - ce qui n'est pas neutre  dans un contexte de financiarisation et d' emprunts toxiques - et surtout de son affectation qui peut être discutée.

            La seconde interrogation survient lorsque l'on essaie de s'interroger sur le mode de développement (Note 1)  souhaitable ici comme ailleurs pour les 30 années qui viennent. Si l'on interroge  nos modes de vie (voraces en énergies fossiles)  sur nos modes d'habitat ( mitage et artificialisation des sols) sur la mobilité intensive de nos déplacements ( habiter de + en + loin de son lieu de travail productrices de GES),  sur nos loisirs, (consuméristes et énergivores)  sur les bouleversements économiques et agricoles que le changement climatique  va  imposer à notre région, la question semble légitime.

            L'empreinte écologique de ce projet n'a pas été mesurée (*)  Cet « oubli » ? est à lui seul symptomatique.  Ne serions nous pas en présence d'un projet dont les prémisses et à fortiori les solutions  reposent une logique de développement du siècle passé ?

           

 Approche globale

           

            Les trente glorieuses  on suscité une démocratisation du sport pour des motifs multifactoriels  Les projets de l'époque peuvent s'expliquer par des facteurs culturels, démographiques et écologiques :  la progression du niveau de vie, et ses conséquences sur activité lors des temps libres ;  le baby boom des années 1940, avec  plus d’adolescents pendant  les années 1960/70 ; une émergence de la sensibilité « écologique » et aux activités physiques de pleine nature .

            Face à cette demande de masse la réponse institutionnelle a été la construction de grands ensembles d'aménagement global. On a assisté par exemple au développement sans précédent des stations de ski deuxième génération, à  l'aménagement (?) du littoral Languedoc Roussillon ou au projet pour  la côte Aquitaine  (MIACA)

           

            Le projet golfique et touristique de Tosse apparaît comme une réplique tardive du mode d'aménagement  de la cote aquitaine  portés dans les année 1970/ 80 par la MIACA.  Deux visions se sont alors opposées, l'une portée par Philippe St Marc, l'autre par Émile Biasini  ( Voir Note )

            Certes l'essentiel a été préservé. Le bétonnage intégral du littoral n'a pas eu lieu. Des propositions aussi baroques que le canal intérieur transaquitain reliant tous  les lacs de Hourtin à Soutons pour favoriser le nautisme intérieur ! n'ont pas vu le jour.

 

 

(*) L'empreinte écologique est un indicateur et un mode d'évaluation environnementale qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces alimentaires productives de terres et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu´un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés

Le calcul de l'empreinte écologique d'une entité ou d'un territoire répond à une question scientifique précise.

 

Mais des UPA comme Notre dame à Capbreton, l'extension du port sur zone classée Znief à l'époque, le lac de Vieux Boucau, Seignosse Le penon , etc. sont des réalisations urbanistiques (au style discutable sinon anarchique), avec un fort impact sur l'environnement, privilégiant « les pieds dans l'eau », au détriment des villages existants que nos ancêtres avaient prudemment construits dans le rétro littoral. Aujourd’hui ces aménagements sont non seulement vieillissants mais surtout hors norme concernant leur qualité environnementale, leur bilan énergétique. De surcroît certains sont  potentiellement sous la menace des tempêtes océanes.

            Ce type de projet pharaonique (qui  concernait le littoral du Verdon au pays basque )  porte la marque d'une époque où l'énergie était abondante et bon marché et  la croissance de la croissance sans limite. Il n'est plus valide !

Pourtant tout indique que le projet de Tosse en soit un des derniers avatars :

        par la « philosophie » implicite des aménageurs (secteur stratégique, nouvelle génération d'infrastructures , équipements structurants ...p 7 )

        par le vocabulaire induit (potentiel, attractivité, capter , clientèle marché concurrentiel

        par la surface de forêt qui va disparaître et le nb d'hectares artificialisés

        par la lourdeur des aménagements :voiries, réseaux divers et équipements nécessaires

        par les extensions ultérieures au projet  : voies de raccordement, de déviation, lotissements

        par l'absence de toute étude des formes de  mobilité des futurs résidents, en principal ou en secondaire 

        par l'absence d'un chiffrage global  de l'impact carboné  (GES ) des travaux

        Par l'absence de tout projet alternatif (micro projets) qui privilégierait la notion de préservation, de conservation (au lieu de l'illusoire « compensation »)  la réhabilitation et « l'optimisation »  écologique de l'existant, aménagements qui favorisent le « court » et le « doux »

        etc.

            C'est pourquoi ce projet  de  pôle touristique majeur , de projet global d'aménagement  P 9 nous semble inspiré par une conception prospective datée des années 1970. Il présente les caractéristiques d'un « éléphant blanc » c'est à dire « une réalisation d’envergure et prestigieuse, souvent d’initiative publique, mais qui s’avère plus coûteuse que bénéfique, et dont l’exploitation ou l’entretien devient un fardeau financier. » (*)

 

            En 1970 voici ce que proposait la Miaca pour aménager le Pays basque :

                        « au Pays Basque, l’objectif principal est d’améliorer l’organisation urbaine par le renforcement des services, la création d’un centre d’activités tertiaires, l’organisation d’un système de transport, la sauvegarde de coupures  vertes et la limitation du développement de l’hébergement touristique ». (**)

           

            Voilà qui pourrait servir de ligne directrice à la rédaction d'un autre projet, d'un contre projet. Car si les prémisses du projet de Tosse  - la question de l'urbanisation, du tourisme et de l'emploi etc. - sont pertinents alors il est urgent de mettre en chantier un contre projet qui prenne en compte la nouvelle donne climatique et sociale (Urgence climatique, / Justice sociale). Il fait cruellement défaut dans le Dispositif du dialogue territorial qui est proposé aux habitants.

            Il ne saurait être mis œuvre que sous l'égide d'une réelle participation démocratique Il s'agirait de réfléchir, en amont de tout projet  sur la vision d'avenir pour notre territoire. Pour ces réunions de travail il serait fait appel à  toutes les forces associatives de ce territoire et  pas seulement aux dépositaires d'intérêts financiers, immobiliers et à leur cabinet de spécialistes !

 

(*) Source : Wikipedia

(**) In Première politique d'aménagement touristique du littoral

 www.littoral http://www.littoral-aquitain.fr/sites/default/files/miaca_livre_small.pdf

 

 

MIACA (Extraits )

Source :  Première politique d'aménagement touristique du littoral

 www.littoral http://www.littoral-aquitain.fr/sites/default/files/miaca_livre_small.pdf

 

            A la fin des années 60, la Mission Interministérielle d’Aménagement de la Côte Aquitaine ( la M.I.A.C.A),  prévoit l’aménagement de 8 unités touristiques entre la Pointe de Grave et la frontière espagnole. Deux présidents, deux approches. Pour Philippe St Marc il y a « le refus de toute destruction de la nature... », pour Biasini  « par les Aquitains et pour les aquitains. »

Deux plans d’aménagement aux principes différents composent l’histoire de l’aménagement de la Côte Aquitaine :le « plan Saint-Marc » en 1969, non approuvé, et le « plan Biasini », avec les schémas d’aménagement touristiques en Gironde et dans les Landes en 1972 et au Pays Basque en 1974. Ces deux projets révèlent deux personnalités et deux philosophies différentes. Lorsque le Groupe Central est transformé en Mission Interministérielle, le Président, Philippe Saint-Marc, reste en poste.

            Entre 1967 et 1970, Philippe Saint-Marc procède à des études de planification de la Côte marquées par une vision humaniste qui, selon les critiques d’élus, d’acteurs et lobbies locaux, est trop « idéaliste ». Cette opposition se révèle particulièrement forte quand il s’oppose au projet de lotissement des Hautes Rives, sur la rive ouest du lac de Cazaux (construction d’un millier de logements sur une centaine d’hectares). Selon Mikaël Noailles, docteur en histoire, le schéma d’aménagement de Philippe Saint-Marc gêne alors trop d’intérêts puissants qui fonctionnent en partenariat. Sa méfiance envers les capitaux privés et son manque d’action lui auraient été reprochés. Les opposants à Philippe Saint-Marc s’appuient sur la personnalité politique de Jacques Chaban-Delmas, nommé Premier ministre, pour provoquer sa démission le 22 01 1970

 

L’originalité du schéma des Landes et de la Gironde réside dans  l’alternance de 9 zones urbanisées, les Unités Principales d’Aménagement (UPA) et 7 zones naturelles, les Secteurs d’Equilibre Naturels (SEN).

 La structure 4 : Pays de Born En raison des fortes emprises militaires (base de Cazaux et C.E.L) et des impacts des activités industrielles, les capacités  de développement sont ciblées à proximité du canal reliant les étangs.  A Contis, projet d’une base nautique et d’un grand complexe  hôtelier.

 La structure 5 :  UPA 9, Vieux-Boucau / Seignosse / Hossegor / Capbreton  La création de Seignosse-le Penon, Port d’Albret, Capbreton  et Messanges a constitué un projet d’aménagement d’envergure.

De Vieux-Boucau à Moliets-et-Maâ, urbanisation linéaire suivant l’alignement des petits étangs comme autant de miroirs d’eau.

Le canal transaquitain 

Au-delà de ces actions, la volonté forte du schéma est de promouvoir le nautisme par la création d’un canal transaquitain reliant entre eux les lacs girondins et landais. Véritable « pièce maîtresse », il a pour but de « résumer et exprimer  pleinement la personnalité de la région ». Cette voie nautique est dédiée à la plaisance, avec des haltes nautiques, des  écluses et un trajet sinueux à la lisière des premières dunes. La création d’un plan d’eau unique de 80 000 ha, proche du  rivage, devait donner au projet son caractère exceptionnel.

 

            « Il faut que nous nous disions que depuis que l’homme est apparu sur la terre, jusqu’à maintenant, nous avons vécu sur une certaine conception : la conception que la nature était un bien gratuit, illimité, éternel. Il faut que nous nous disions au contraire maintenant et pendant tout le temps où l’humanité durera sur la terre, que la nature devient un bien rare, que c’est un bien qu’il faudra payer, payer de plus en plus cher si nous voulons le conserver, c’est un bien qui risque

d’être temporaire et temporaire comme nous, c’est à dire que nous disparaîtrons avec lui.

            C’est donc un bien essentiel et par conséquent, il doit être le bien de tous. C’est ce que j’ai voulu dire quand j’ai parlé de “socialisation de la nature”. J’ai pensé qu’en fait, il fallait une politique humaniste à l’égard de la nature et non pas une politique matérialiste. Une politique qui essaie de préserver ce bien commun, qui essaie aussi d’en faire bénéficier l’ensemble de la population et non pas quelques privilégiés seulement. Nous ne pouvons pas laisser approprier les grandes richesses du monde naturel par une minorité car nous aboutirions sans cela à une situation révolutionnaire. »

Extrait du livre Socialisation de la Nature

par Philippe Saint-Marc, 1971

 

Essai d' analyse  du projet de Tosse

 

            P 11 Il ne s'agit pas d'un simple golf, et d'un quartier résidentiel juxtaposés...Non en effet, derrière le tourisme golfique, la construction d'un « resort »,  d'appartements et de résidences se cache un projet plus global , plus massif. Comme le précise Monsieur Bessac chef du projet lors de la réunion du 9 janvier à Tyrosse : « c'est un business immobilier ! » Mettre en avant, pour le justifier  la construction d'habitation social n 'est qu'un alibi !

 

La question du logement

            P 7 la forte dynamique démographique  et les disparités : jeunes en début de parcours résidentiel, ménages âgés, personnes seules ( 1/3 des ménages )

            A partir de ces données objectives (?) des choix de politique publique sont possibles :

        ou bien on accompagne (tout en arguant de vouloir la maîtriser) la politique des promoteurs immobiliers et  la demande / pression croissante de particuliers et autres investisseurs plus ou moins spéculatifs,

        ou bien on vise à la maîtriser, voire à la stopper. « Récupérer » les logements des personnes âgées qui seront vacants pour les réhabiliter, les transformer en îlots d'habitations et résorber petit à petit la structure pavillonnaire (Cf Capbreton)

 

            La forte poussée démographique repose sur différents facteurs. Une étude plus fine doit permettre de mieux la contenir.  Mieux cerner la catégorie « personne seule » pour savoir s'il s'agit de ménage monoparental ou bien de veuves ou  veufs « chevauchant » la catégorie « personnes âgées » Cependant il paraît évident que la demande de résidences pour des ménages qui souhaitent s'installer sur le littoral au moment de la retraite, contribue  à la pression foncière et à la flambée des prix.     Ainsi :

           

            P 18 1400 habitants supplémentaires (résidences principales et secondaires) sur le site

            Question : quelle est la ventilation entre résidence principale et secondaire ? Le projet prévoit la construction de 110 à 150 villas autour du golf.  Pour qui ?

La construction de résidences secondaires est un vrai problème. Cette demande inflationniste  sans cesse croissante est elle soutenable ? Doit on poursuivre les autorisations de lotir / bâtir  ou bien stopper net les possibilités de construction autres que collectives, économes en sol, donc verticales, et en imposant les normes volontaristes HQE et Bepos  Note 1

            P21  Le SCoT (…) autorise sur la commune de Tosse la création de 900 logements à l'horizon 2030 hors résidences de tourisme et complexe hôtelier (…) développer également 56 hectares d'habitat ...

            Ce document d'urbanisme est à rouvrir pour d'une part  - une fois encore - maîtriser réellement la demande en logements et le flux migratoire de quelque nature qu'il soit  et d'autre part pour redéfinir au plus serré un nouveau projet urbanistique et architectural.

            Un politique massive d'investissement – dans le cadre volontariste de la transition énergétique - pour l'isolation de tous les logements existants serait par ailleurs créatrice d'emplois non délocalisables et plus favorable aux PME du secteur.

 

Urbanisation et accessibilité

             P 19 en prévision de la réalisation du projet (…) des parcelles sont d'ores et déjà ouvertes à l'urbanisation entre le bourg et le site du projet  afin de densifier l'entre deux

            Ainsi à coté du projet  la vente de terrains pavillonnaires est en cours ! Au prétexte de relier le bourg et le site.  Cette inflation immobilière , pavillonnaire est elle encore possible ?

             p 19 la question du « couloir » autour de la route départementale 652 reliant le bourg à la zone de projet est donc incontournable....

                        En toute logique et donc en sus de la VRD du projet  il donc d'ores et déjà prévu la construction de dessertes nouvelles, de voies d’accès supplémentaires .

             P 22 Prolonger les voiries existantes en provenance du bourg pour accéder au site (…) une connexion est envisagée au niveau de la RD 652

            Autant de surfaces bétonnées, goudronnées qui ne sont pas prises en compte dans le projet en quelque sorte « externalisées » (gestion des eaux pluviales, inondations ...)

            Compte tenu des difficultés de circulation sur le territoire ( même hors saison) la question de nouveaux axes se pose déjà ! Une nouvelle sortie d'autoroute à Tyrosse ? Une  « contournante » à partir de  Bénesse qui évite Capbreton, Soorts Hossegor directe vers Tosse?

            C'est ce que confirme l'étude Deloitte ! On lit :

            P 20 Cependant le réseau local le dimensionnement des axes locaux n'est pas forcément adapté aux usages projetés

            P 20 un troisième accès peut être envisagé au Nord du site afin de faire le lien avec la sortie d'autoroute N° 10 de l'A 63

Cet impact supplémentaire sur l'environnement est « externalisé » et sciemment éludé ! Qui financera ?

 

 la question du tourisme

             P 17 le marché du tourisme de plus en plus concurrentiel (…) le département des Landes dont les équipements touristiques sont  vieillissants doit il développer une nouvelle offre afin de capter une nouvelle clientèle tout en maintenant ses acquis...

 Sur ce point on lira avec intérêt le blog de Jean Gadrey ( économiste)!

http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2014/12/06/center-parc-isere-super-golf-landes-la-braderie-des-espaces-naturels-au-nom-de-%C2%AB-l%E2%80%99attractivite-du-territoire-%C2%BB/

            P 9 Pôle touristique majeur , qualité internationale,  Euopéan Tour  Destination, compétition de haut niveau  les mots indique le public visé

             L'idée maîtresse sous-jacente est que l'on vise bien une élite (classe?) aisée et oisive disposant à sa convenance d'une forme de privatisation de l'environnement commun

            de surcroît il suppose des déplacements lointains et nombreux pour rejoindre le site. Par avion? Des noria plus fréquentes encore d'un golf  l'autre ( en vélo?) 

            P 17 (…) avec des secteurs de niche  (tourisme thématique) à développer. C'est notamment l'exemple du tourisme de glisse, avec la pratique du surf, mais aussi du golf

            P 6 implantation des majors de surf et d'une soixantaine d'écoles dont 7 labellisées « Qualité tourisme »

         Le surf est un bel exemple du dévoiement d'une pratique victime de sa popularité... D'ores et déjà des conflits entre pratiquants ont lieu sur les spots,  l'inflation des écoles sature en été  l'espace de plage autorisé /surveillé disponible ( Source : Mémoire de master :  L'Organisation d'un sport de pleine nature sur un territoire : le rôle particulier d'une fédération sportive. Le cas du surf  . FFF)

Plus globalement :

            La « démocratisation » porte en elle le germe de la « massification » avec à terme les effets indésirables de saturation , de nuisances, et d'insoutenabilité .   

            Tout aménagement touristique doit se penser à l'aune des modes de vie qui nous seront  imposés par le changement climatique. Concernant nos temps de loisir et de vacances J M Pelt a bien résumé l'avenir :

            « Voyager moins longtemps, voyager moins loin, voyager moins souvent et en payant beaucoup plus cher »

La question de l'emploi

            Le temps de la croissance est terminé. La page doit être tournée sur cette manière de mesurer la richesse par la comptabilité nationale/ mondiale ! Le temps des grands projets structurants, vision de surplomb des grands aménageurs de territoires n'a plus lieu d'être !

            De surcroît la croyance en son retour est martelée comme un mantra par nos décideurs  comme seul salut pour résorber le chômage. Question sensible § Et nos décideurs ne cessent de développer un discours anxiogène  en dépit des retour sur expérience qui démontrent que les grands projets surestiment dans une grende mesure la création nette d'emplois. Note N° 2

           Le cabinet Deloitte promet des retombées équivalent temps plein ETP qui fluctuent d'un document l'autre. La précision du chiffrage ne laisse pas d'interroger. Cependant le ratio entre Investissement global / emploi créé est il efficient ? 495 emplois ( ETP) pour 200 millions d'investissement est ce un ratio efficient ? Et même 495 emplois pour  19 millions ?

            A investissement égal, de multiples micro petits projets ne seraient ils pas plus créateurs d'emplois ? Plus agréables ? Plus qualifiés faisant appel à l’initiative ? Etc ? Note N° 3

 

            - De la californisation et du changement climatique

            Aujourd'hui la Californie est confronté à des bouleversements climatiques majeurs qui remettent en cause  l'américan way of life ...Épisodes de sécheresse durable et sans précédent, incendies inhérents, violence des épisodes climatiques, surconsommation de la ressource en eau (piscines, gazon, golfs, etc..) La Californie est en passe de devoir repenser totalement ses fondamentaux. Fini les résidences somptuaires avec piscine,  golfs et autres aberrations mégalomaniaques sources de gabegies environnementales

            Selon le rapport commandé par le CR à Hervé Le Treut il apparaît que l'Aquitaine sera une, sinon la région française la plus impactée par le réchauffement climatique. Avec des conséquences lourdes sur la monoculture du maïs, sur la gestion de l'eau ,sur la forêt landaise et pour....le vignoble bordelais.

           

En guise de conclusion

 

            La croissance ne reviendra pas ! Corréler la sortie du chômage de masse avec le retour de la croissance est une stupidité économique et une impasse politique. Il en découle que la création d'emplois doit être reconsidérée sur  d'autres bases ( partage du travail , redistribution de la richesse produite ). Cela passe par la traque de l'évasion et de l'optimisation fiscale, et surtout par  un retour  un ratio actionnaire / salaire du PIB plus favorable aux salariés comme avant 1980   (Selon les estimations + ou - 60 milliards de plus chaque année  file vers les actionnaires.)

            Le projet d'aménagement touristique et résidentiel de Tosse, lointain avatar de la vision Miaca. doit être mis en question non pas  dans les détails mais dans son essence même, dans sa philosophie : Celui du développement infini dans un monde fini aux ressources de plus en plus rares.

 

            Dès lors, le développement est il la solution ou le problème ?  Note 4

                       

            Le volant de ce  projet touristique a pour objectif de développer une tourisme haut de gamme.  Sans le dire ; il fait la part belle à des couches sociales très aisées au prétexte de capter, en concurrence avec d'autres territoires, une part de la richesse de plus en plus insolente d'une clientèle  locale ou internationale. Individus /clients que le combat pour la justice sociale et l'urgence climatique ne semble guère préoccuper !

            Il entérine un état de fait majeur de ces 30 dernières années : celui de l’accaparement de la richesse produite par un nombre de plus en plus restreint d'individus. Note 5

             Quoi qu'en dise la fédération  le golf est, avec la pratique de la voile un sport d'une CSP ++ Mais au delà de la polémique golf sport de riches et de vieux c'est  la volonté de la fédération de « démocratiser » ce sport qui est un non sens. Combien de terrains de golfs en France pour satisfaire 6 millions de pratiquants ( comme au football )  au lieu des 600 000 actuels ?  (*)

 

*

(*) Dernière minute : le golf , pratique sportive sur le déclin ? Lire les déclarations du président de la FFF sur France info en date du 30 janvier 2016

Lien : http://www.franceinfo.fr/emission/france-info-golf/2015-2016/une-baisse-enrayee-30-01-2016-08-40

 

 

 

NOTES

 Note 1 BEPOS

 Un bâtiment à énergie positive (parfois abrégé en « BEPOS ») est un bâtiment qui produit plus d’énergie (électricité, chaleur) qu'il n’en consomme pour son fonctionnement. Cette différence de consommation est généralement considérée sur une période lissée d'un an. Si la période est très courte, on parle plutôt de bâtiment autonome (par exemple pour les maisons des dernières tranches de l'écoquartier EVA-Lanxmeer aux Pays-Bas qui ne sont « excédentaires » que neuf mois par an – l'électricité étant encore difficilement stockable sur plusieurs mois à l'échelle d'un quartier).

 

Note 2 La question de l'emploi et de l’artificialisation des sols Lire l'article de Reporterre en date du 17 octobre 2014

 Lien : http://www.reporterre.net/spip.php?article6539

 

 Note 3 Emplois directs

1. Emplois permanents directs

Le nombre d’emplois directement générés par les dépenses dans les infrastructures est calculé à partir du ratio entre l’activité des Travaux Publics et les effectifs mobilisés par ceux-ci.

En 2012, le chiffre d’affaires des Travaux Publics était de 40 664,8 M€, pour 256 953 salariés.

Soit un ratio de 6,3 emplois par million d’euros de dépense dans les infrastructures.

2. Emplois totaux directs

L’intérim joue également un rôle important en termes d’emploi sur les territoires, même si celui-ci n’est pas directement attaché aux entreprises de TP.

Le nombre moyen d’intérimaires sur l’année 2012 était de 33 665, soit 0,8 par million d’euros.

Ce qui porte le nombre d’emplois directs totaux à 7,1 emplois directs par million d’euros investi dans les infrastructures.

Soit pour le projet touristique et résidentiel de Tosse : 7, 1 x 200 = 1400  emplois ?

Lien pour lire document complet http://www.fntp.fr/upload/docs/application/pdf/2014

 

 

Note 3

L'histoire du golf en France remonte à 1856 avec la création du premier parcours à Pau à l'instigation des Anglais installés dans la région. La Fédération française de golf (FFG) voit le jour en 1912 afin d'organiser et de développer le golf amateur et professionnel en France. Plus de 60 ans plus tard, le 9 avril 1975 l'association sportive est reconnue d’utilité publique par Décret pris en Conseil d’État et agréée par le ministère des Sports.

 

Aujourd'hui, le golf en France est pratiqué par plus de 600 000 personnes (dont 408 388 licenciés FFG en 2014) dont 28 % sont des femmes répartis sur les 713 clubs de golf que comptait l'hexagone en 20134. Ainsi, c'est la huitième activité sportives pratiquée en France après le football, le tennis, l'équitation, le judo, le basket-ball, le handball et le rugby à XV. En termes d'infrastructures et de joueurs c'est l'une des 15 premières nations européennes. Lors de la 2e édition des Jeux olympiques qui se tient à Paris en 1900, le golf fait son entrée dans la compétition, dernière en date en France après que la discipline fut retirée du programme olympique jusqu'en 2016.

Source : Wikipédia

 

Note 4  Développement :

            «  depuis plus de 50 ans, aussi bien à l'ouest qu'à l'est un type de production et de consommation a été présenté comme la voie unique à emprunter par tous les peuples pour accéder au bien être social. Or non seulement ce modèle a engendré dans bien des cas des effets pervers d'appauvrissement et d'inégalité mais tout démontre qu'il n'est absolument pas généralisable compte tenu des contraintes environnementales : il est à proprement parler insoutenable. »                                    

  In  Le développement a t il un avenir ?   essai 1001 nuits

 

 

 

Note 5

 En 2016, les 1% les plus riches posséderont plus que le reste du monde

            "Les richesses de ces 80 individus sont désormais équivalentes à celles détenues par les 50 % les moins bien lotis de la population mondiale. Autrement dit, 3,5 milliards de personnes se partagent les mêmes richesses que ces 80 personnes extrêmement fortunées", selo  l'ONG Oxfam

            Outre ce constat implacable, une projection interpelle. Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des 99% restants, affirme Oxfam.  Étude à l'appui, l'organisation non-gouvernementale informe que "la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches était passée de 44% en 2009 à 48% en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016".