Nucléaire : Stop ou Encore ?!
Conférence débat à Saint Paul les DAX* le 28 octobre 2024
avec Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du nucléaire.
* Salle Félix Arnaudin 19h30
u début des années 2000, la majorité des médias titraient sur un "grand retour du
nucléaire"... qui n’est jamais venu. Sous la houlette à l’époque d’Anne Lauvergeon, les
réacteurs devaient fleurir partout sur Terre, et c’était déjà prétendument "pour sauver
le climat".
Or, en 20 ans, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée
de 17,1% à 9,2% : un véritable effondrement. Les promoteurs de l’atome essaient de
faire croire qu’il s’agit juste d’un "petit contretemps" causé par la catastrophe de
Fukushima, mais celle-ci a commencé en mars 2011 : la part du nucléaire avait déjà
baissé massivement depuis 10 ans, et elle continue encore aujourd’hui à se réduire.
Pourtant, dans un étrange phénomène de mimétisme, les mêmes médias, parfois
sous le plume des mêmes journalistes, annoncent aujourd’hui un prétendu "retour en
grâce du nucléaire", tout aussi fictif que le "grand retour" des années 2000.
Par exemple, nous avons dernièrement été appelés à célébrer l’annonce de la Chine
de construire 11 réacteurs nucléaires dans les 10 ans à venir. Or, en un an, en 2023,
cette même Chine a installé en énergies renouvelables l’équivalent de 300 réacteurs !
A ce jour, les énergies renouvelables produisent près de 35% de l’électricité chinoise,
une part en augmentation rapide, le nucléaire péniblement 4,7%, une part amenée à
stagner et même se réduire, submergée par les renouvelables.
En France, le lobby de l’atome tente de surfer sur la désinformation des citoyens pour
"justifier" la construction de nouveaux réacteurs : après avoir d’abord programmé la
fermeture de 14 réacteurs en France, le saltimbanque Macron a subitement annoncé
qu’EDF devait... en construire 14 (6 d’abord puis 8) !
Mais, après les désastres des chantiers des réacteurs EPR de Finlande (mal-mené
par Areva) et de Flamanville (saccagé par EDF), plus personne ne peut croire que
l’industrie nucléaire française puisse reproduire le programme inouï des années
70/80 : une cinquantaine de réacteurs construits en peu de temps : un exploit
industriel, certes, mais une terrible erreur stratégique : tous ces réacteurs arrivent
ensemble en fin de vie, et la France n’a prévu aucune alternative.
Un week-end d’actions était organisé à Rouen pour s’opposer à la relance à marche forcée du nucléaire et impulser une dynamique locale autour de la construction de deux réacteurs EPR sur le site de Penly