Sauvons Julian ASSANGE !

, par ALC

ATTAC Landes Côte Sud soutient vigoureusement la cause de Julian Assange.
L’association dénonce le harcèlement judiciaire enduré par Assange depuis 14 ans et son enfermement dans des conditions inhumaines.
L’association dénonce à travers l’affaire Assange, la volonté des États-Unis de museler la Presse libre et d’opprimer les lanceurs d’alerte et le journalisme d’investigation.

Rappel des faits :
Julian Assange est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. Sans condamnation, sans même un procès.
Il est sous écrou extraditionnel, c’est-à-dire en détention pendant l’examen d’une demande d’extradition des États-Unis.

Le 27 mars dernier, la Haute Cour britannique a rendu sa décision concernant la recevabilité de son ultime appel au Royaume-Uni pour empêcher son extradition vers les États-Unis. Le jugement offre un répit mais s’inscrit dans la continuation du calvaire judiciaire que subit Julian Assange depuis 14 ans.

Dans le même temps, la Haute Cour a invité Washington à présenter d’ici le 16 avril des « garanties » sur trois points :
  violation du droit à la liberté d’expression (si Assange ne bénéficie pas aux États-Unis de la protection du premier amendement de la Constitution) ;
 risque de préjudice en raison de la nationalité (si Assange ne bénéficie pas, en tant qu’Australien, des mêmes droits qu’un citoyen états-unien) ;
  les poursuites engagées par les États-Unis exposent Assange à la peine de mort (le département de la Justice US a pour l’instant refusé de s’engager à garantir qu’il ne serait en aucun cas exécuté – cf. cet article).

Il s’agit de « rassurer » la justice britannique. Souvenons-nous que les États-Unis avaient remporté un appel en décembre 2021 contre le jugement de première instance (qui avait refusé l’extradition) en soumettant de telles « garanties », celles-ci étant considérées comme très peu fiables par de nombreux observateurs avisés.

Dans ses déclarations, l’équipe de défense de Julian Assange a signifié qu’elle était mécontente de la décision de la Haute Cour.
Stella Assange est apparue particulièrement outrée. La Haute Cour a en effet rejeté, entre autres, la nature politique des poursuites contre le fondateur de WikiLeaks et le risque que l’extradition ne viole plusieurs de ses droits fondamentaux (droit à un procès équitable, droit à la vie, droit de pas être soumis à des traitements cruels ou inhumains).

De plus, la décision de la Haute Cour refuse aux avocats d’Assange la possibilité de présenter de nouveaux éléments lors de l’appel. Ils ne pourront donc pas faire valoir l’espionnage d’origine états-unienne dont Julian Assange fut la cible dans l’ambassade d’Équateur à Londres et les projets de kidnapping/assassinat qui ont circulé au sein de la CIA lorsque Michael Pompeo en était le directeur.
Les deux juges ont estimé que ces plans étaient sans rapport avec la procédure d’extradition puisqu’ils ne sont plus d’actualité (ils écrivent que la CIA craignait à l’époque une fuite vers la Russie) et que s’il était extradé, le journaliste australien ne risquerait plus d’être kidnappé ou assassiné par l’agence puisqu’il se trouverait légalement en détention aux États-Unis…
Une fois encore, Kafka est battu avec l’affaire Assange.

Il est dans l’essence du lawfare (instrumentalisation politique de la justice) de faire durer au maximum le supplice judiciaire et ses conséquences tout en maintenant (de très loin) les apparences de l’État de droit. L’assassinat au ralenti d’un prisonnier politique se poursuit.
Comme l’a dit à de nombreuses occasions Stella Assange, cette affaire est à 1% juridique et à 99% politique.
La mobilisation ne doit donc pas faiblir, il nous faut informer et alerter sans relâche tant que Julian Assange ne sera pas libre.
Il s’agit pour l’instant d’empêcher l’extradition mais la seule issue juste c’est la libération, l’abandon des poursuites et l’indemnisation.

Une fois les « fameuses garanties » présentées à la Haute Cour britannique le 16 avril, une audience aura alors lieu le 20 mai à l’issue de laquelle on saura si Julian Assange est autorisé ou non à présenter son ultime appel au Royaume-Uni.

Le Comité de soutien Assange organisera quelques jours avant ce rendez-vous crucial une conférence sur le thème « L’affaire Assange du point de vue du droit » avec des avocats et des juristes spécialistes du dossier. Ce sera le jeudi 16 mai à Paris en soirée. Le Comité de soutien Assange annoncera bientôt la liste des intervenants et les détails pratiques.

DE L’ESPOIR POUR ASSANGE ?

Le président Biden, alors qu’il était interrogé par un journaliste au sujet d’une demande de l’Australie visant à ce que Julian Assange soit autorisé à y retourner purger sa peine, a répondu : « Nous y réfléchissons ».
Ces trois mots prononcés par le président américain mercredi ont redonné un peu d’espoir. Dans une interview, Stella Assange a déclaré : « Évidemment, avec un commentaire comme celui-ci de la part du président, c’est un bon signe et nous le recevons avec espoir. Mais, vous savez, cela ne nous empêche pas de redouter le pire. »
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a qualifié d’« encourageants » les déclarations du président Biden et a ajouté : « Je pense que cela doit être mené à son terme et M. Assange a déjà payé un prix important, et cela suffit » (…) « Il n’y a rien à gagner à maintenir l’incarcération de M. Assange. » Une attitude raisonnable qui n’a de chance d’aboutir que si la mobilisation continue.
Le 11 avril, cela fait 5 ans que Julian Assange est enfermé dans des conditions déplorables dans cette prison sordide du Royaume-Uni. À cette occasion, des citoyens sont venus, séparément, prendre une photo en soutien, devant l’ambassade du Royaume-Uni à Paris, malgré la pression exercée par des policiers leur faisant subir un contrôle d’identité et leur confisquant leurs petites pancartes et les papiers sur lesquels ils avaient inscrit : « Free Assange ».

Des sources :

Les communiqués du Comité de Soutien Assange :
https://liberonsassange.fr/articles/
https://www.youtube.com/@comiteassange/featured
https://comiteassange.fr/

https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/petitions/les-etats-unis-doivent-abandonner-les-accusations-contre-julian-assange