Glyphosate : Comprenne qui pourra !!!!!!! On ne lache rien ! Attac Landes Côte Sud et Coquelicots 40 16 décembre 2023
Pendant que la justice américaine poursuit Bayer et la condamne le 17 novembre dernier :
« 1,5 milliard de dollars de dommages et intérêts, à répartir entre trois personnes qui auraient développé des cancers après avoir utilisé du Roundup. Cette condamnation exceptionnelle a été prononcée par un tribunal de Jefferson City, dans le Missouri. », l’Europe persiste et signe la ré-autorisation du glyphosate — la substance active du Roundup — pour 10 ans dans l’Union européenne.
A noter que les États-Unis n’ont pas interdit l’utilisation du glyphosate sur leur territoire, mais Bayer, la compagnie-mère de Monsanto, a préféré retirer le fameux herbicide du marché pour éviter toutes poursuites judiciaires.
A noter également que le glyphosate été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, pas forcément une organisation écoterroriste !
L’Europe au service de l’Allemagne et de sa brillante acquisition de Monsanto ou l’Europe au service de l’agro-industrie ? Les deux :
Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018, est en difficulté à cause des multiples procès liés au Roundup. L’entreprise a gagné neuf procès, mais en a perdu trois autres en octobre et en a 40 000 (!) en attente, rappelle dans un article Novethic. Le site spécialiste de l’économie responsable résume la situation : Bayer « a perdu la moitié de son cours de Bourse » depuis le rachat de Monsanto il y a cinq ans, et son PDG a été « évincé en juin dernier ». Quant à la FNSEA, c’est « Noël avant l’heure » comme titrait le Figaro !
Premier front contre l’utilisation du glyphosate : la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
Le lendemain de l’annonce par la Commission européenne de son intention de renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate, la coalition Secrets toxiques a annoncé son intention de déposer un recours en annulation devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).
Secrets toxiques, qui regroupe des dizaines d’associations écologistes dont Nature et Progrès France, Campagne Glyphosate France et Générations futures, est accompagné dans sa démarche juridique par plusieurs députés européens, notamment Benoît Biteau, Michèle Rivasi (décédée fin novembre) et Claude Gruffat, membres du parti Les Écologistes, et le socialiste Christophe Clergeau.
Principal angle d’attaque : les évaluations ayant servi de base à la décision de la Commission se sont concentrées sur l’étude de la toxicité du glyphosate, mais pas sur celle du produit dans son ensemble, qui associe des « coformulants » pour former l’herbicide final. « Or, toute approbation ou renouvellement de substance active est conditionné à la production de la preuve de l’absence d’effets néfastes à court ou à long terme pour la santé humaine ou l’environnement pour au moins une “formulation représentative”, dénonce Secrets toxiques. Le rapport d’évaluation fourni par l’EFSA [l’Autorité européenne de sécurité des aliments] ne prend en compte aucune information sur la toxicité à long terme pour la santé humaine de la formulation représentative. »
Il est également reproché à l’Efsa de fonder son évaluation essentiellement sur les études et données, très partielles, fournies par les industriels, sans tenir compte des études réalisées par la recherche académique indépendante. Des failles que l’agence européenne a elle-même reconnues, alors que de nombreux travaux s’inquiètent des effets potentiellement dangereux pour la santé des herbicides à base de glyphosate.
« La principale barrière pour nous est la recevabilité du recours. La CJUE considère comme recevables uniquement les personnes qui ont intérêt direct à la décision rendue. C’est pourquoi nous formons le recours le plus large possible, avec des parlementaires qui ont un intérêt direct à ce que la loi soit appliquée, et des victimes directes du glyphosate », explique Guillaume Tumerelle, avocat de la campagne Secrets toxiques.
Les requérants ont deux mois pour déposer leur recours. La CJUE ne devrait ensuite pas rendre sa décision avant un an. Le recours n’étant pas suspensif, le glyphosate devrait continuer à être épandu dans les champs européens d’ici là. Reporterre Nov 2023
Deuxième front contre l’utilisation du glyphosate : Suite de la campagne « Pisseurs Volontaires »
Tous contaminés ! Ce sont les résultats de la campagne d’analyse d’urine des 64 "pisseurs volontaires" landais fin 2019. En moyenne leur taux de glyphosate était près de huit fois supérieur à ce qui est autorisé dans l’eau potable. Les landais ont déposé plainte collectivement au tribunal de Dax à la mi-décembre 2019.
Novembre 2023 : Les 5400 plaintes déposées dans le cadre de la Campagne Glyphosate France ont été classées sans suite, dont les landaises, (sur 6850 analyses d’urines qui démontrent l’imprégnation permanente et quasi générale de la population française par des pesticides basés sur cette molécule). La Campagne Glyphosate France refuse ces atteintes au droit fondamental de vivre dans un environnement sain. Elle étudie tous les recours juridiques pour continuer de porter ces plaintes, et, au sein de la coalition Secrets Toxiques, travaille aux recours pour faire annuler toutes décisions visant à ré autoriser des produits à base de glyphosate.
Contacts
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